Etudes achevées et rapports

Développement d'outils

  • Développement d’un questionnaire de compréhension des mécanismes sous-jacents à la mobilisation scolaire.

Nous avons développé sur 3 ans une échelle de compréhension des mécanismes sous-jacents à la mobilisation scolaire, et de repérage des élèves à risque de décrochage.
La prévention du décrochage est au cœur des préoccupations nationales et européennes depuis quelques années. Les Psychologues de l'Education nationale sont sollicité.e.s pour répondre à cet objectif ambitieux mais disposent de peu d’outils de repérage et de compréhension, outils qui sont parfois obsolètes.
Après avoir réalisé une importante revue de littérature sur les variables explicatives du décrochage et de la mobilisation scolaire, nous avons conçu plusieurs questionnaires qui intègrent de multiples variables : motivation, rapport au savoir, estime de soi, sentiment d’efficacité personnelle, autonomie dans le travail, persévérance, théories implicites de l’intelligence, personnalité, climat de la classe, rapport aux pairs, méta-cognition, rapport à l’école…En tout, cinq échelles sont disponibles : une version longue (dont une pour le collège, une autre pour le lycée), une version courte (2 versions : collège et lycée) et une partie optionnelle à la version courte.

Les questionnaires sont accessibles sur la plateforme http://www.oppio-inetop.fr/

Le manuel définitif est en cours de rédaction et devrait paraitre en fin d’année 2020.

  • Adaptation d’un questionnaire d'évaluation des intérêts: la sphère des intérêts professionnels (PGI de Tracey)

L’OPPIO a été sollicité pour adapter à la situation française le PGI, questionnaire utilisé depuis plusieurs années aux Etats Unis (traduction, étalonnage). Les items sont constitués de noms de métiers (N=108), dont l'attirance est évaluée sur une échelle en 7 points. Dans la deuxième partie de l'épreuve, on soumet une liste d'activités (N=113) que le.la consultante est amené.e à évaluer sur la même échelle en 7 points 2 fois : une fois selon son attirance et une fois selon son sentiment de compétence. Le questionnaire est destiné aux collégien.ne.s et lycéen.ne.s. Les études psychométriques ont été mené en collaboration avec divers professionnel.les et ont donné lieu à la rédaction d’un rapport. Le questionnaire n'a pas été à ce jour édité en France.

  • Validation du SPPA (Self Perception profile for adolescents) de S.Harter

Le SPPA est un questionnaire de concept de soi, créé par S. Harter en 1988 qui permet de connaître l’évaluation que l’adolescent fait de lui dans plusieurs domaines de sa vie et le jugement qu’il a de sa propre valeur en tant qu’individu. LE SPPA peut être proposé aux jeunes de 11 ans à 20 ans. Il se compose de 45 items composant 9 sous-échelles : compétence scolaire ; acceptation sociale ; compétence athlétique ; apparence physique ; compétence dans le travail/le scolaire ; attrait dans les relations amoureuses ; conduite ; amitié intime et valeur globale de soi. Les utilisations possibles pour le/la conseiller/conseillère d’orientation-psychologue d’un tel questionnaire sont multiples : adaptation scolaire, prévention du décrochage, repérage des élèves susceptibles d’être en souffrance, valorisation de certains domaines chez le sujet…

Le questionnaire a été validé auprès d’une population d’adolscent.e.s français.ses et a abouti à la rédaction d’un article :

http://www.em-consulte.com/medecine/article/1080636/validation-du-self-perception-profile-for-adolesce

Et d’un manuel disponible sur demande auprès de katia.terriot@lecnam.net (réservé aux psychologues)

  • Rapport sur le Lycam (Gosling, Scheurer et Barbacci, 1993), questionnaire de dépistage d’élèves en situation de décrochage

Le Lycam est un questionnaire en auto-évaluation qui permet le dépistage d’élèves susceptibles d’abandonner l’école, d’origine canadienne et adapté en France (Gosling, Scheurer et Barbacci, 1993).

Il comprend sept dimensions :

AF : attitude de la famille envers l’école

PS : projets scolaires

RS : rendement scolaire

CS : confiance en soi

AB : absentéisme

BS : besoin de soutien de la part des enseignants

IE : intérêt pour l’école

Le questionnaire permet d’obtenir un score global, indiquant le risque d’abandon de l’élève et des scores par dimension permettant d’identifier ce qui pose difficulté à l’élève et de proposer des actions adaptées.

Il peut être passé en individuel ou en collectif. Les étalonnages existants dataient de 1990-1991 et ne concernaient que des élèves de lycée professionnel. Dans le cadre d‘une circulaire d’expérimentation de l'OPPIO, nous avons procédé à une série d’analyses pour vérifier la pertinence de cet outil et proposer de nouvelles valeurs de référence. Le score total au Lycam semble constituer une mesure pertinente, à la différence des sous-échelles pour lesquelles les résultats sont à nuancer. Il est préférable d’utiliser le Lycam dans un objectif de détection rapide plutôt que pour qualifier la dynamique propre à chaque sujet. Des analyses complémentaires ont permis d’identifier 25 items suffisants pour abréger la passation de l’échelle originale. Cette version abrégée figure en annexe du rapport.

Télécharger le rapport

  • Etude de validation d'un serious Game d'orientation, "Jeu serai"

Basé sur les mécanismes fondamentaux du jeu vidéo et les modèles de la psychologie de l'orientation, ce "serious game" évalue en situation les préférences professionnelles et les modes de décision de l’utilisateur. Il a été développé par l’Oppio- Inetop en partenariat avec d’autres structures du Cnam (le Centre d’étude et de recherche en informatique et communications [Cedric] et l'École nationale du jeu et des médias interactifs numériques [Enjmin]) et les sociétés Wizarbox et Seaside Agency. Il est actuellement en cours de validation au Cnam Poitou-Charentes et à l’université Paris-Ouest.
Lauréat du plan Cap Digital, Jeu serai a été primé lors des E-Virtuoses et a reçu le prix international « Games for change ».

  • Analyse des compétences émotionnelles en bilan de compétences

Améliorer la connaissance de soi et de ses propres ressources pouvant être engagées dans une activité professionnelle est l’un des objectifs du bilan de compétences. Dans ce contexte, force est de constater l’absence quasi systématique de la prise en compte des compétences émotionnelles. L’intelligence émotionnelle étant généralement définie comme «la capacité de la personne à prendre conscience de ses émotions et à les gérer de manière adaptée pour ajuster son comportement, ainsi que comme la capacité à reconnaître les émotions des autres et à les utiliser de manière productive dans le cadre des relations interpersonnelles». Une expérimentation a été engagée en partenariat avec le cabinet Compétences et Métiers, pour étudier l’apport au bilan de compétences de la prise en compte des compétences émotionnelles, évaluées par le QPE, questionnaire de profil émotionnel. Cet instrument donne une description structurée du profil émotionnel de la personne en explorant deux sphères émotionnelles, la sphère intrapersonnelle (ou individuelle) et interpersonnelle (ou sociale). A sein de chaque sphère trois processus sont évalués : la sensibilité, la compréhension et la gestion des émotions. Après une phase de formation de conseiller.ère.s au modèle et à l’outil retenus, il.elle.s ont incorporé l’analyse des compétences émotionnelles dans certains des bilans qu’elles ont réalisés au cours de l’année. Une analyse des apports et conditions de mise en œuvre de l’approche a ensuite été réalisée.

  • Création d’une échelle de prise de décision créative en contexte d’incertitude. Adaptation française de l'échelle de mesure relative à la motivation de Soresi et Nota


Suivant la conception du « life designing », les deux auteurs de cette échelle s’appuient sur la théorie de l’autodétermination (TAD) développée par Deci et Ryan (1985, 1991, 2000) pour définir le concept de motivation autodéterminée : assez proche de la notion de volonté et de recherche de l’autonomie, la motivation autodéterminée correspond à la capacité d’une personne à agir en tant qu’ « agent causal principal » de sa vie. En effet, l’adolescent(e) passe de l’état dépendant à celui de jeune adulte plus ou moins indépendant(e), l’autodétermination joue alors un rôle crucial dans le processus d’individualisation et dans la réussite des transitions dont il (elle) doit faire face. Par ailleurs, de nombreuses recherches empiriques ont montré des relations positives entre l’autodétermination et la persévérance scolaire ; également ses liens avec la persistance des efforts face aux difficultés liées à l’école et la propension à faire des choix et à rechercher plus d’options pour s’engager et préparer son avenir. L’autodétermination corrèle aussi positivement avec le bien-être global. D’origine italienne, cette échelle a été traduite en français. Il s’agit, à présent, de l’adapter à la population française et de vérifier ses qualités psychométriques. Pour cela, nous visons les collégiens et lycéens pour compléter nos échantillons.Ce travail a donné lieu à la sollicitation de Centres d’Information et d’Orientation.

  • Analyse secondaires de protocoles WISC IV et WAIS III

Dans la cotation des subtests des échelles de Wechsler on ne prend en compte que les items réussis. Pourtant d’autres informations peuvent être pertinentes, en particulier pour matrices et identification de concepts :1° l’analyse des items réussis : elle consiste à repérer les items réussis et à tenter d’identifier les logiques de résolution sous-jacentes. A partir de regroupements de certains items il est possible de calculer des sous-scores (cf : démarche comparable à celle présente dans le test NNAT). Ainsi, des élèves ayant obtenu la même note brute à un subtest peuvent ne pas avoir réussi les mêmes items ;
2° l’analyse des erreurs : elle peut apporter des informations sur les difficultés rencontrées dans l’épreuve, sur la distance entre la réponse fausse donnée et la réponse correcte attendue (toutes les erreurs ne sont pas de même qualité, certaines sont plus proches de la bonne réponse que d’autres). Par le calcul d’indicateurs spécifiques il est alors possible d’identifier un potentiel de progression/de développement. Ainsi, des élèves ayant obtenu la même note brute à un subtest pourraient se différencier sur la qualité de leurs erreurs. Une grille d’analyse utilisable par les COP a été réalisée.

Développement de pratiques

  • Travaux du groupe sens de la vie sens du travail 2015-2020

L'analyse et le développement du "sens" comme concept pour la recherche s’inscrit dans une école de pensée humaniste-existentielle. Cette question du sens de la vie et du travail a resurgi ces dernières années comme un thème central pour l’humanité, lié aux crises technologiques, économiques, politiques, sociales et aux conflits de différentes nature que connaît le monde. Il s'agit également d'un thème académique qui connaît un accroissement significatif des publications et des recherches scientifiques au cours de ces dix dernières années.

C'est dans ce contexte que le groupe thématique sens de la vie sens du travail s'est créé en 2015.

Le groupe se donne pour objectifs de :

· Développer des actions de recherche permettant de mieux comprendre le concept de sens, sa modélisation, son origine et ses effets tout au long de la vie.

· Développer des méthodes d'intervention innovantes sur le sens, utiles pour la recherche comme pour les milieux professionnels.

· Diffuser les connaissances scientifiques pour que soient répandues et mieux comprises les notions de "sens de la vie" et "sens du travail", notamment leurs usages pour l'accompagnement des personnes et les perspectives d'orientation tout au long de la vie.

Un dispositif d'accompagnement en groupe restreint a été mis en œuvre au sein de la Consultation pilote de l'Oppio : 7 séances de 3 heures environ, entrecoupées de 3 séances individuelles d'une heure permettant une expression plus confidentielle et personnalisée.

En 2020, une 8ème séance a été proposée.

Plusieurs conseillers de la Cité des métiers de Paris ont été formés à l'accompagnement de la réflexion sur le sens de la vie et du sens du travail. Les membres de l'Oppio spécialistes de la thématique sont sollicités comme conseillers techniques, la collaboration est étroite.
Il est prévu de pouvoir développer l'évaluation de l'efficacité du dispositif.

Contact : sensdelavieetdutravail@gmail.com

  

  • Orientation scolaire et discrimination : quand les différences de sexe masquent les inégalités
 

Une revue de la littérature française sur les questions d’orientation, réalisée à la demande de la HALDE et de l’ACSE en 2010, montre que depuis 25 ans, les politiques d’éducation, la recherche et le terrain se sont peu mobilisés sur la question de la division sexuée de l’orientation. En outre, c’est essentiellement l’orientation des filles vers les sciences et techniques qui est le sujet de préoccupation, les garçons et leur absence dans les filières de lettres, du soin et du social est dans l’angle mort des analyses et n’est quasiment jamais posée comme problème. Cette focalisation sur les « problèmes » d’orientation des filles escamote la question de fond. Quel est le rôle des rapports sociaux de sexe et du genre dans les choix d’orientation des filles et des garçons mais également dans le fonctionnement institutionnel de l’orientation ainsi que dans la mise en œuvre des pratiques et outils qui  lui sont dédiés ?
 

  •  Etude des représentations liées au genre en contexte de culture scientifique
 

Universcience, agent majeur de diffusion de la culture scientifique auprès du grand public en France, a sollicité l’Oppio pour  participer à l'analyse de la représentation des filles et des garçons dans les expositions temporaires ou permanentes de la Cité des Sciences et de l’Industrie et du Palais de la Découverte (octobre -décembre 2011)

  • Une recherche-action en quelques mots : « Le métier en questions au cœur de l'entretien » - Recherche achevée (2010-2013)

 
Contexte institutionnel et partenarial : Une recherche-action a été conduite par l’Oppio, pendant plusieurs années, en partenariat avec des équipes éducatives de lycées de la filière hôtellerie restauration dans les académies d’Ile de France. Cette recherche-action est née d’une demande, par une équipe enseignante, d’aide à la mise en œuvre des « entretiens d’information » réalisés dans le cadre de l’orientation des élèves dans certaines formations professionnelles post-3ème.

Objectifs de l’action : La recherche-action visait à construire par l’instruction des controverses sur les genres professionnels, une référence collectivement acceptable sur les métiers enseignés dans l’établissement afin de mieux conduire ces entretiens sur ces métiers avec les futurs élèves. L’action ne cherchait pas à identifier une « bonne référence », mais à faire émerger et élaborer des références discutables à partir des différents points de vue.

Réalisations : Un outil visuel, « L’album de métier » a été réalisé. Il a été envisagé comme instrument de médiation où le métier s’intercale entre le jeune et l’enseignant, le jeune et son projet de formation. Retenant les conflits repérés et discutés par les enseignants des diverses disciplines et spécialités, cet outil place le métier au cœur de l’entretien. Le métier ainsi devenu l’objet même du dialogue entre l’élève, son projet et l’enseignant est mis en questions.

Effets du côté des pratiques : La recherche-action a soutenu le développement de nouvelles pratiques, l’élaboration et la formalisation d’un outil commun. Elle a confirmé la difficulté à parler du travail en milieu scolaire et la nécessité d’espaces de dialogues appropriés pour soutenir les liens entre les jeunes et les métiers. Les équipes éducatives ont innové pour faire de cet entretien une véritable occasion de développer ces liens au risque qu’ils conduisent le jeune vers d’autres projets, d’autres métiers, d’autres horizons.

Développement en lien avec le terrain : Une nouvelle convention entre le CSAIO de l’académie de Paris et l’Oppio cherche à développer les pratiques en lien avec le cadre, la méthodologie et les résultats de cette recherche-action. Dans cette perspective, un séminaire de travail, « De l’expérience scolaire à l’orientation », sera proposé. La première journée portera sur l’« Analyse des expériences : démarches outils » suivie par deux ateliers méthodologiques d’une demi-journée chacun, « Faire d’une expérience négative une ressource » et « Mener un entretien centré sur l’activité ».

Développement en lien avec la recherche : En lien avec ce travail, la question de la place et de la fonction de supports visuels dans les pratiques d’orientation a donné lieu à des Travaux d’Etude et de Recherche, encore exploratoires à ce jour.

Un article en cours d’expertise devrait permettre de rendre compte plus en détails de cette recherche-action et de son analyse après-coup